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PHALEMPIN



Situé à 15 km au sud de Lille et 15 km au nord de Lens, dans le Carembault sur la RD 62. Gare SNCF (Lignes Lille-Douai-Arras-Amiens-Rouen et Lille-Lens).

L'origine de cette bourgade est très mal connue, pour ne pas dire totalement inconnue. Ce devait être une agglomération de quelques huttes au milieu de la forêt qui couvrait certainement la région, comme elle la couvre encore en partie actuellement.

Vie obscure et laborieuse d'une tribu de Gaulois, telle devait être toute l'histoire de cet humble village. A dire vrai, rien n'aurait émergé jusqu'au XIe siècle si le grand évêque Saint-Martin, allant de son évêché de Tours à Trèves pour voir l'Empereur Maximin, n'avait rencontré une petite localité du nom de Fallempin ou Fanempin.

Ceci se passait aux environs de 380. Monseigneur Guillaume Gazet dans son "Histoire ecclésiastique des Pais-Bas" écrite en 1613 rapporte cette légende en ces termes : "Quant à la fondation de l'abbaye de Fallempin on remarque aux anciennes Histoires qu'en ce lieu y avoit un temple des Gentils, et proche de là un Pin qui estoit dédié au Diable. Et Sainct Martin passant par là, leur voulut persuader de ruer par terre et le temple et le pin, ce qu'il ne peut obtenir par ses remontrances et prédications, s'il ne se mettoir dessous quand on l'abbateroit ; Sainct Martin accepta la condition pour la gloire de Dieu et la conversion de ce peuple, se confiant en la puissance de Dieu, et estant du costé où devoit tomber le Pin, au bon plaisir des habitans, comme l'arbre s'inclina de ce costé là, Sainct Martin fit le signe de la Croix et aussi tost le Pin se tourna d'un autre costé et furent presque accablés ceux qui s'estimoyent en lieu asseuré. Et partant suyvant cette Histoire, il semble qu'il faudroit nommer ce lieu Fanempin selon l'étyrnologie latine pour ce que Fanum signifie un temple."

Sulpice Severe adiouste à l'Histoire précédente que "tout le peuple de ce lieu creust à jesus-Christ, à l'occasion de ce miracle, et que Sainct Martin estant bien authorisé, et appuyé de la faveur du peuple, renversa par tout le Pays à l'environ, les temples des Dieux et des Idoles et fit dresser et bastir plusieurs Eglises et Monastères." Après cette anecdote, on perd la trace du village jusqu'en 1039. On sait seulement qu'au IXe siècle, les seigneurs, aidés par les troubles, que faisait naître l'invasion normande, commencèrent et prirent l'habitude de s'approprier les biens des églises qu'avait fondées Sainct-Martin. Ces seigneurs présentaient à l'évêque un prêtre qui leur plaisait, obtenaient pour lui le titre de curé, lui donnaient une rétribution pécuniaire et en échange affectaient les revenus de l'église à leur usage personnel. C'est de cet abus de pouvoir que se permirent les Châtelains de Lille, jusqu'en 1039, par rapport à l'église de Phalempin. Il faudra donc attendre le XIe siècle pour voir cesser cet abus par la fondation d'une abbaye qui aura un grand rayonnement jusqu'à la Révolution française dans notre province de Flandre. Néanmoins l'existence est historiquement attestée par la fondation d'une abbaye au XIe siècle par le châtelain de Lille Saswalon et par la présence du château du Plouich, fief des châtelains de Lille, dont la nécropole se situait à l'abbaye.

Le fief passe par héritage aux Luxembourg-Saint-Pol, puis aux Bourbons, pour faire partie de l'héritage de Henri IV alors que les Pays-Bas sont sous domination espagnole. L'abbaye perdure jusqu'à la Révolution, au cours de laquelle les derniers moines sont chassés et les bâtiments démantelés et vendus comme biens nationaux. L'industrialisation voit s'installer à Phalempin une moutarderie, une corderie, une chaudronnerie et une tuilerie.

Durant la Première Guerre mondiale, Phalempin est occupée. Un résistant de l'époque, Achille Péchon (1860-1915), est même pris comme otage et fusillé par les Allemands. Après l'occupation 1940-1944, Le village est libéré le 2 septembre 1944.

La tuilerie reste encore en activité de nos jours, auprès de quelques fermes qui gèrent un territoire encore agricole, malgré une urbanisation de plus en plus grandissante. Une zone d'activité, accueillant notamment le marché européen de l'endive se développe à l'une des entrées de la ville, dans le cadre de la Communauté de communes du Carembault. La proximité de l'agglomération lilloise et la facilité des communications avec elle transforment peu à peu un village rural en ville résidentielle.


* Frontière nord de la zone des terrils, Phalempin est surtout connu pour le bois de Phalempin. Bien desservi par le train, c'était le principal poumon de verdure en venant de Lille, jusqu'au milieu du siècle dernier. Des demeures cossues furent érigées à cette époque. À présent que chacun a une voiture, et du fait de sa faible superficie, il est moins à la mode.

* Chaque année, le semi marathon attire jusqu'à 2500 participants.

* De son histoire, Phalempin conserve l'encadrement d'un portail de l'abbaye (dans un jardin privé), un caveau, dit "Caveau des moines", deux chapiteaux de l'ancienne église (brûlée) qui servent de bénitiers dans l'église actuelle (1904). Au musée des Beaux-Arts de Lille sont conservés un portail de l'abbaye (non visible) et un bas-relief provenant d'un tombeau (collections médiévales). La mairie est sise dans le château Melchior.